Le budget à l’ancienne, c’est fini !

En fonction de leur degré de maturité, les entreprises amendent un exercice réputé lourd et chronophage. Sans pour autant l’abandonner.

Telle une éternelle rengaine dont on est un peu lassé, le budget revient chaque année occuper plusieurs semaines, voire plusieurs mois, le quotidien des entreprises. Si, dans l’esprit de certains, le temps est venu de se passer d’un exercice « obsolète avant d’être terminé », la plupart des sociétés n’envisagent pas de le supprimer mais font tout pour l’alléger et l’adapter à un environnement économique en perpétuel changement. La preuve par quatre.

PERNOD RICARD : un levier de cohésion
Jeter le budget aux orties ? « Impossible, répond, tout de go, Jean-Baptiste Briot, directeur du contrôle financier de Pernod Ricard. Pour nous, il s’agit d’un exercice clef permettant de définir les objectifs de l’exercice à venir. Sans lui, difficile de prendre des décisions d’investissement ou de désinvestissement et de faire des choix avisés d’allocation de ressources. »

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Budgets : les feuilles de calcul seraient truffées d’erreurs

Les budgets et prévisions réalisés sur tableurs regorgeraient d’erreurs liées à des problèmes de saisie, de formule ou de calculs… rarement contrôlées.

« Ça ne boucle pas » ! Malédiction traditionnelle des contrôleurs de gestion ou responsables financiers en charge des budgets comme des plans prévisionnels… et qui s’échinent de longues heures sur leurs tableaux Excel, le « non-bouclage » n’a qu’une explication : l’erreur. Le spécialiste des solutions logicielles Tagetik a récemment quantifié le phénomène dans une étude (1) qui révèle que 88 % des feuilles de calcul utilisées dans les processus de budgétisation, de planification et de prévisions contiennent des erreurs. En clair, près de 9 feuilles Excel sur 10 seraient erronées, alors même que « les décisions majeures des entreprises reposent sur des feuilles de calcul », souligne Tagetik qui indique que 78 % des décisions financières seraient cautionnées par des feuilles de calcul.

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3 méthodes budgétaires pour gagner en réactivité

Se détourner d’un budget classique peut permettre à une entreprise de gagner en réactivité et en agilité stratégique. La preuve par trois.

La nouvelle en a ému plus d’un : Carambar, Krema, La Pie qui chante, La Vosgienne, Cachou et Michoko sont à vendre. Mais ce n’est pas tout, le groupe Mondelez inscrit la cession de ses marques les moins internationales dans une logique bien particulière : celle du « budget base zéro ». Le but du BBZ ? Ne pas reconduire mécaniquement les dispositions budgétaires de l’année précédente mais demander aux opérationnels de justifier chaque dépense engagée.

Après un retour en grâce suscité par la crise, la méthode BBZ – que chaque société peut adapter – tend à se pérenniser chez un nombre croissant d’entreprises, selon la revue américaine « CFO ». Un groupe tel que Mondelez, en introspection depuis 2014, non seulement se lance – sous la pression d’actionnaires exigeants – dans un plan de réduction de coûts de 3,5 milliards de dollars pour la période 2014-2018, mais a tout à gagner à parier sur le BBZ. « Dans un environnement de plus en plus concurrentiel, avec des marges toujours faibles, elle redonne aux entreprises une bouffée d’oxygène financier qui leur permet d’être mieux armées et plus inventives dans leur stratégie », souligne Marc Bertonèche, enseignant à Harvard, Oxford et HEC.

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Faut-il supprimer le budget ?

Si son abandon pur et simple est jugé « inenvisageable » par une majorité de financiers d’entreprise, le processus budgétaire gagnerait à être optimisé pour devenir plus supportable et moins chronophage.

Dans leurs songes les plus fous, certains directeurs financiers se prennent à rêver à la disparition du budget. Mais, une fois revenus à la réalité, cet abandon est bel et bien jugé « inenvisageable » par 84 % des 167 financiers d’entreprise interrogés par Talentia Software et le CXP dans le cadre d’une étude réalisée en partenariat avec la DFCG, l’association des DAF. « Pour pouvoir supprimer le budget, il faudrait revoir une grande partie du fonctionnement des entreprises car il représente, encore aujourd’hui, l’épine dorsale d’une très large majorité de structures », assure Jean de Sigy, directeur de la performance opérationnelle d’Oxygène.

Pourtant, l’élaboration du budget est un processus « délicat », voire « difficile », pour bon nombre de financiers d’entreprise, et 40 % d’entre eux avouent même qu’il n’est pas achevé lorsque l’exercice débute. Avec une durée moyenne de réalisation de douze semaines que seulement 38 % des sociétés jugent acceptable, les financiers d’entreprise sont une minorité à trouver que le budget est « facile à élaborer » (38 %) et qu’il représente « une charge de travail supportable » (48 %). « Ce délai trop long s’explique, notamment, par un manque d’agilité dans les outils utilisés, souligne Jocelyne Youyou, directrice de mission et experte en finance et CRM au CXP. Le processus d’élaboration budgétaire doit donc être optimisé en remettant en cause certaines pratiques. Mais cette refonte est douloureuse car c’est un processus souvent historique dans l’entreprise qui nécessite de vraies évolutions. »

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